Que peut-on dire de soi avant que le jour se lève ? Mi-documentaire, mi-fictionnel, ce portrait naît d'une complicité de longue date entre le réalisateur et l'actrice transgenre nippo-brésilienne Julia Katharine, qu'il a déjà filmée auparavant. La conversation s'engage dans l'appartement de celle-ci, mais pas avant une vérification narcissique empreinte d'autodérision : « Je suis bien ? » Le passé amoureux et sexuel de Julia, tôt évoqué, est régulièrement congédié, en un jeu de montré-caché finalement bon enfant. N'enfile-t-elle pas pour la « scène 2, prise 2 » un kimono de geisha, avant de suggérer que c'était une demande inutilement exotique du cinéaste ? Le monologue rappelle la tonalité jubilatoire du fameux Portrait de Jason de Shirley Clarke, que l'actrice a peut-être vu, d’ailleurs : son amour du cinéma resurgit à tous les carrefours de son récit autobiographique. Son nom de scène ? Inspiré par Katharine Hepburn. Sa perruche ? Comparée à celles qu'achète Tippi Heddren au début des Oiseaux. Sa relation avec sa mère ? Une interdépendance proche de celle de Tendres passions avec Shirley MacLaine... Le coq-à-l'âne et les références cinématographiques se révèlent instruments d'une plasticité de l'identité qui fait rempart contre les violences subies en tant que transgenre. D'anecdotes en confidences, un fil politique se tisse, et une cinéphile se mue en cinéaste – « Action ! » (Charlotte Garson)
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Producteur(s)Rodrigo Carneiro, Gustavo Vinagre
Lieu(x) de tournageBrésil Langues des dialoguesportugais Mots-clésCinéma, Relations amoureuses, Transsexuels Genreportrait
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